Forum Social Mondial de Bamako
Bijour les gens !!
Comment vous portez vous ? Froidement on suppose (hihi).
Et bien sachez que chez nous les températures augmentent doucement mais sûrement !
Bref, nous voici de retour de Bamako où nous sommes allés participer au Forum Social Mondial ! Autant vous dire à quel point cette rencontre étaient enrichissante, d’une part par la possibilité de rencontrer des acteurs motivés pour un monde plus juste venant du monde entier et d’autre part en ayant la possibilité d’assister à des conférences/ateliers sur des sujets divers et variés (Guerre et militarisation, sécurité et paix ; Libéralisme mondialisé : apartheid à l’échelle mondiale et paupérisation ; Agressions contre les sociétés paysannes ; Alliance entre le Patriarcat et le néolibéralisme et marginalisation des luttes des femmes ; Culture, médias et communication : critique résistance et reconstruction ; Destruction des écosystèmes, diversité biologique et contrôle des ressources ; L’ordre international : Les Nations Unies à l’épreuve de l’hégémonie des puissants ; Commerce international, dette et politiques économiques et sociales ; Luttes sociales, droits sociaux et humains, organisations sociales et droits politiques et enfin Alternatives : conditions pour un progrès social, des avancées démocratiques et la réhabilitation de la souveraineté des peuples.) !
Etant plus particulièrement impliqués dans les problèmes liés à l’OMC (mais si vous savez, c’est cette organisation mondiale qui permet à quelques multinationales de générer toujours plus de profit sur le dos de la grande majorité de la population mondiale et sûrement d’ailleurs sur vous !) et bien sur ceux concernant l’agriculture, nous nous sommes concentrés sur des réunions en rapport avec ces sujets. Voici ce que nous en avons retenus.
Une conf relatant ce qui s’est passé au sommet de Hong Kong
très récemment nous a remis les idées en place : alors que l’Union
Européenne joue au bon samaritain en promettant de supprimer les subventions à
l’exportation des produits agricoles (soit 2,7 milliards d’euros), la Politique Agricole
(NB : le Sud désigne les pays en voie de développement, c’est plus politiquement correct il parait ! par opposition, l’Occident développé est appelé le Nord !)
Bref, on tente toujours de nous faire croire que libéralisme économique peut rimer avec développement ! Profitons en pour rappeler succinctement que tous ces « accords » sont élaborés dans des dizaines d’ateliers différents plein d’experts en la matière pour le Nord et pour le Sud quelques représentants quand les gouvernements ont les moyens d’avoir à plein temps des personnes pour ce boulot, autant dire pour quelques rares sujets ! Voici donc une organisation mondiale des plus équitables à la base !
Bref, comment face à de tels constats ne pas avoir envie (quand on se sent concerné bien sur même si chacun est concerné ! Si si, au delà de nos politiques nationales, c’est ça qui régente vos vies messieurs dames ! et l’avenir de vos enfants ! Ouh ça fait peur !) de réagir !
Si d’ailleurs l’envie vous prends d’avoir de plus large renseignements, Internet sera pour vous un outil de grande utilité (site de l’OMC, d’ATTAC, du bureau d’observation de la mondialisation...)!
Concentrons nous un peu sur la problématique agricole si vous le voulez bien ! Concernant ce volet, de nombreux thèmes ont été abordés : marginalisation politique des paysanneries (qui concerne quand même plus de la moitié de la population du globe !), l’accès au foncier, les OGM, l’agrobusiness et agriculture familiale et mondialisation ! et bien sur, les luttes paysannes !!
Par où commencer ?!
Alors que plus de la moitié (donc la majorité ?) de la population mondiale vit d’une agriculture de subsistance d’échelle familiale et manuelle, l’ensemble des règlements internationaux et malheureusement aussi nationaux concourent à un appauvrissement toujours plus grand de la paysannerie.
Au Nord, le poids socio-économique de l’agriculture est décroissant (moins de 2% du PIB et moins de 3% des emplois, faible poids par rapport à l’ensemble des exportations). Cependant, son influence politique reste très forte (maintien de la compétitivité grâce à de nombreuses subventions qui en Europe représentent le plus gros du budget de l’UE !) mais au prix de la disparition de la petite paysannerie dans nos contrées, au prix de notre environnement et de la qualité de notre alimentation.
Au Sud, entre politiques de réajustements structurels de la Banque Mondiale
Par exemple, en Afrique de l’Ouest, l’agriculture représente aujourd’hui 35% du PIB et 65% des emplois avec en plus un déficit dans les échanges (plus d’importations que d’exportations). La croissance démographique et l’épuisement des ressources telles que l’eau et le sol engendrent des baisses de productivité (bah oui, parce que non seulement au Sud du point de vue économique c’est le méga caca, mais en plus les conditions climatiques sont terribles par rapport aux nôtres !). Il ne faut pas non plus amoindrir la responsabilité des gouvernements locaux très souvent super corrompus qui diminuent d’année en année les dépenses budgétaires pour l’agriculture (7% dans les années 80 contre moins de 3% aujourd’hui en Afrique sub-saharienne!). Sachant que les aides publiques au développement des Etats-Unis et de l’UE pour l’Afrique sont en constante baisse et bah il en résulte nécessairement une marginalisation politique et économique des agricultures du Sud !
Disons que c’est assez pour aujourd’hui ! Espérons que ça aura donné envie à certains d’entre vous d’en savoir plus ! Dans le prochain épisode, nous tenterons d’aborder les alternatives qui sont proposées histoire de ne pas aller droit dans le mur !
Voilou, sinon Bamako c’est une belle ville traversée de part en part par le fleuve Niger. Bon, on s’est quand même senti bien agressés par toutes ces voitures et leurs gaz d’échappement.
Sur ce, nous mettons le cap sur Banfora, ville la plus proche de Tengrela, village où le projet pourrait voir le jour !
Prenez bien soin de vous ! A bientot !
Charly Mérou et Emilie Milou