Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Viens voir ailleurs si j'y suis

27 septembre 2008

Labellisée femme blanche de caractère!

Me voici donc étiquetée, tamponnée et reconnue comme femme blanche de caractère ! Qu’est ce que cela peut bien signifier « femme blanche de caractère » ? Puisque bon, c’est finalement un ami blanc comme moi qui aime à me titrer ainsi lors de discussions de groupe, qui soit dit en passant n’implique quotidiennement quasiment que des hommes.

Des hommes de toutes sortes, du haut magistrat à l’instituteur, du policier à l’informaticien haut membre du rotary club. Non, en fait, c’est clair, nous ne sommes pas en présence de toute sorte d’hommes mais bien du gratin burkinabé. Alors ça y est, m’y voici plongée, bien malgré moi au départ mais pas si mécontente au final ! Quoique…

 

Quelle attitude adopter ? Me voici au cœur de difficultés interculturelles qui pour la première fois au Faso me pèsent. Je m’explique.

Les relations homme-femme sont ici un sujet récurrent, peut-être pas tant d’ordinaire, peut-être les provoque-je, quoi qu’il en soit récurrent en ma présence. Et c’est bien là mon problème.

 

Nous sommes, femmes occidentales, fière de notre liberté de parole et d’action et de notre statut égal à celui de l’homme dans nos contrées. Fière n’est même sans doute pas le mot qui convient, nous sommes libres tout simplement. Il en va tout autrement ici et pourtant il faut pouvoir ne pas juger, en tout cas ne pas exprimer sa frustration à la vue de certaines choses de façon trop vindicative. Mais comment faire ?

Comment ne pas être vexée, outrée de s’entendre dire que depuis le départ de votre homme, on sent un certain laisser-aller de votre part car vous vous laisser plus facilement toucher le bras par vos interlocuteurs masculins alors que vous n’êtes pas à l’origine de cette pression qu’ils font peser sur vous à tout moment ? Comment ne pas être profondément blessée de ce genre de remarques quand elles sont émises par des hommes mariés qui arborent à leur bras quotidiennement de jeunes et jolies pépées toujours silencieuses ? Comment ne pas se sentir si proche de ces femmes si généralement admises comme inférieures à l’homme dans les prises de décisions et pourtant considérées comme pilier des foyers, ne devant jamais faillir alors que l’homme court de maîtresse en maîtresse ? Et en même temps, comment ne pas se sentir si éloignée de ces jeunes files dont l’amour se monnaie en robes et tours chez le coiffeur ? Comment se contenter de l’adage « la nuit porte conseille » que ces messieurs sont si fiers de révéler comme l’importance de la femme dans la société burkinabé tandis que cette dernière est jugée négativement dès qu’elle s’éloigne de la ligne de conduite qu’ils attendent d’elle ? Comment ne pas être frustrée quand votre simple statut de femme vous ferme des portes et des conversations ?

 

Je suis un peu perdue mes chers amis et n’ai pas encore tout à fait décoléré de la remarque fort bien intentionnée de l’ami d’un ami! Mais la vie continue, et avec le sourire s’il vous plait !

 

Je vous embrasse

 

Emilie Milou

Publicité
Publicité
27 août 2008

Le Burkina, un pays riche de ses enfants...

Ani oula !! (Bonsoir !!)

Akakéné ? (Comment ça va ?) Somogodo ? (et la famille ?)

 

Ok, je plaide coupable et vous pouvez me condamner à 100 jours de guillotine, je l’ai bien méritée ! Comment ai-je pu oser vous négliger !! Sans excuse plus valable qu’une flémingite aigüe une fois le soir venu !

 

Enfin, je n’ai pourtant pas chômé ces derniers mois et Charly non plus ! Il est d’ailleurs de retour parmi vous depuis près de 2 semaines pour bien vite se remettre au boulot à Montpel ! Plein de courage et de bisous à toi Sarly !!

 

En ce qui me concerne, c’est à moitié les pieds et les roues dans l’eau que je continue mes tournées en brousse à la recherche du légume perdu ! Enfin, plus si perdu maintenant ! Je m’étonne moi-même d’arriver à retrouver mais siiiii tu sais, la petite piste à gauche du gros karité qui passe devant la cour d’Omar et t’emmène jusqu’au jardin de Moussa !

Non, en fait ça y est, j’ai une bonne excuse ! Je crois que j’ai changé de dimension !! Je suis dans un vortex spatio-temporel où le temps s’écoule à une vitesse bien supérieure à la normale, où j’ai pris du poids !! et où les émotions vous baladent dans tous les sens !

 

Il faut bien reconnaître que le moral des troupes a connu quelques épisodes douloureux. Parlons en succinctement puisque c’est aussi ça le Faso ! Parfois les rires bruyants et sans complexe laissent place au silence et à la tête basse parce que parfois le jardin de mon ami Lassina est inondé avec un mois d’avance par la crue de la rivière voisine et que tout son maïs est foutu, parce que parfois y’a la petite de 2 ans du voisin qui est morte dans la nuit après des maux de ventre inexpliqués et que finalement à en causer un peu, il est bien rare de ne rencontrer une famille n’ayant pas vécu un si grand drame, parce que parfois on voit à l’œil des détournements d’engrais et de semences destinés aux agriculteurs par des agents des services agricoles locaux et qu’on ne peut rien faire… Et puis aussi parce qu’il y a des jours où vraiment on se demande si on ne serait pas en train de courir derrière le vent… En fin vous voyez quoi !

 

Mais heureusement, le Burkina est le royaume des mômes avec tout ce que cela signifie d’espoirs et de joie ! Et tous ces moments formidables au cours desquels ces gamins au gros ventre crient en courant derrière ta moto, viennent te saluer puis regardent leur main pour être bien sûr qu’elle est toujours noire ! Et Abdul qui me fait un câlin chaque matin ! Et Abibata qui fait sa petite dance du maïs grillé ! Et Farida qui me tresse (sympa la coiffeuse de 4 ans ! Ame sensible, s’abstenir !!) en me demandant où j’ai acheté mes cheveux !

Et une foultitude d’instants qui font du Burkina ce coin unique où il fait bon vivre quand même ! Quoi de plus doux que de casser le jeûne (et oui, c’est ramadan depuis hier !) entre amis avec de la bière et du porc au four !! Quoi de plus chouette que de provoquer le fou rire d’une vieille édentée en lui demandant des nouvelles de son mari dans sa langue ! Et quoi de meilleur que de partager la joie de Siaka au constat de la grosseur de ses choux et de la bonne mine de ses aubergines… Oh et puis ya eu aussi cet incroyable anneau d’arc en ciel tout autour du soleil et ces tout petits oiseaux oranges méga fluo qui sont partout !

 

J’en aurai des milliers d’autres à partager avec vous mais là je me fais littéralement agressée par les moustiques (8 boutons sur le coude droit et 4 à gauche et je ne blague pas!!).

 

Mille bisous à tous et à très vite

 

Emilie Milou

21 juin 2008

Au royaume des Karaboros, il pleut de la soupe de courge!!

Salut les amis et salut la family ?

 

Comment ça va bien ?

 

Bon je sais, je me suis relâchée cette année ! Je ne publie plus mes supers messages trop longs mais si passionnants ! Honte à moi !

Alors, ni une ni deux, je me ressaisit et vous prend mon plus beau clavier pour vous adresser ces quelques mots !

 

Me voici donc de retour au pays des hommes intègres, les yeux de nouveau emplis d’images folles et les oreilles résonnantes. Bah oui, faut dire qu’on a un voisin soudeur alors pour résonner, le marteau sur le métal, ça résonne !!

 

Soyez donc les bienvenus à Tengréla en plein hivernage (saison des pluies) !! Sachez apprécier ces incroyables obscurcissements du ciel qui en moins de 2 minutes se couvre de nuages noirs charbons et déchaînent des orages d’une grande violence, le plus souvent précédés (ou accompagnés) de vents suffisamment puissants pour vous donner l’impression de faire du sur place en vélo ! Alors, il convient de savoir également que le ciel aime à se déchaîner quand vous êtes le plus vulnérable, soit en plein champ, préférentiellement éloigné de toute concession, c’est plus drôle ! Soit, et là c’est encore meilleur, lorsque vous êtes sur votre vaillante petite moto sur la route du retour après une bonne journée en brousse ! Là, vous goûter à tout le charme du climat tropical ! Alors que vous vous délectez de la petite fraîcheur qu’offre l’air que vous fendez à près de

35 km/h

(Waouh !!), vous êtes relativement soudainement refroidis par des bourrasques impressionnantes et bientôt les nuages vous bombardent de milliers de petits cailloux ultra piquants ! Vous arrivez à bon port trempé et transi alors que 10 minutes avant vous transpiriez comme un boeuf ! Un bon petit choc thermique, rien de tel pour vous rendre nostalgique du bon pot-au-feu de Maman ;-) Et puis, toute cette soupe qui se déverse un peu partout, comme de la soupe de courge plus ou moins concentrée tant la terre est rouge par ici ! Enfin sachez que cette année la saison des pluies commence à merveille !!

Et donc, y compris ça, le Burkina est toujours un régal ! Un régal pour l’œil qui n’arrive définitivement pas à trouver une ligne droite tant tout est légèrement de traviole voire carrément bancal ni à se fixer sur un point tant son champ de vision est sans cesse pénétrer de femmes aux boubous multicolores et aux silhouettes peu probables ! Vous n’imaginez pas tout ce qu’elles peuvent transporter sur leur tête et ce que ça peut donner en ombre chinoise devant le soleil couchant !! Et puis des cris et des sourires d’enfants partout ! Mais partout ! Je m’interroge souvent sur nos ptits cœurs d’occidentaux : comment peuvent-ils se passer de toute cette chaleur humaine ?!? Comme il est bon de saluer et d’échanger des regards joyeux au hasard, de discuter de tout et de rien avec ton voisin, le couple de la table d’à côté au maquis, une vendeuse de maïs, un passant que tu croise, le vieil imam du coin et la femme avec qui tu attends patiemment sous un arbre que la pluie cesse !!

Et il y a tous ces moments d’émotion forte ! Quand le vieux Bakary, Imam et mérite, vient nous visiter pour nous encourager dans le travail et nous offrir des arachides en pagaille en gage d’amitié, quand nos voisins arrivent en masse pour nous filer un coup de main sur le défrichage du terrain et le tressage de la paille pour le auvent, quand tu apprends que ces mêmes types courent après 3 sous pour en faire 4 et qu’ils font des repas mangues, et quand Alima a mis au monde une jolie petite fille albinos, et quand un scorpion surgit de sous un sceau et quand tu respire à fond sur ta moto après 3 heures de causerie avec un agriculteur dans son jardin !!

Enfin, les journées sont chargées, de 7h30 à 17h30 sur le terrain les mains dans la terre pour Charly et les pieds dans les planches de choux pour moi ! C’est vraiment du bonheur ! Ouais, c’est comme ça qu’on appelle ça je crois, du bonheur !!

 

Mille bisous et à très vite

 

Fromage nostalgic couple

Charly et Milou !!

 

1 août 2007

Etre riche !!!

Salouti amis ? comment ça va bien ? Alors, il parait qu’il fait même pas beau en France (c’est mal mais je ricane)?! Et bien figurez vous qu’ici c’est l’hivernage et bien que les températures restent hautes, nos petits corps sont mis à l’épreuve par une quotidienne alternance de chaleur hyper-humide avec un soleil qui te brûle la peau et d’averses diluviennes accompagnées d’éclairs dans tous les sens et de bonnes bourrasques de vent. Du coup, j’ai attrapé un bon vieux rhum des familles ! Faut le faire, je réchappe jusque là au palud et je me choppe un coup de froid au Sénégal ! Bref, sinon ça va à merveille ! Que du bonheur et des instants forts ont composé ces derniers jours ! Bien que de retour à Kolda depuis une semaine, j’ai toujours le cœur joyeux et ému de tout ce qui s’est passé au village! (Et aussi j’ai fini le traitement informatique ce matin !!!! Youhou !!!) Alors par où commencer ? Il y a eu le mariage de Djamilatou (cf message suivant « Epousailles sénégalaises »), mon job d’un jour de taxi-brousse pour vieux revenant à pied de la mosquée située à 6km, le petit-dèj peulh traditionnel avec Mamadou, la découverte d’une concession maraboutique, les causeries à cœur ouvert avec Mafou, Pape, Abdoulaye et les autres et bien sûr la poursuite des enquêtes. Le boulot s’est donc poursuivi mais à un rythme plus cool, ce qui nous a permis à ma chère Awa et à moi-même de passer un peu plus de temps à trainer dans les villages ! Du coup, nous avons pu nous régaler de petits-déjeuners chez nos amis peuls : déguste bien ton bol de couscous de mil avec du lait encore chaud tout juste tiré du troupeau (et oui, j’ai découvert le gôut du lait frais de chez frais ! on peut dire que le demi-écrémé fait pâle figure à coté ! et même pas de caca mou en plus ! désolée mais ce détail permet de parer à l’avance de potentiels contre-arguments !) et du sucre ! Rien de tel pour faire le plein d’énergie pour le reste de la matinée, c’est bon pour penser et se dépenser ;-) Merci Mamadou ! Grâce à toi nous avons pu nous faire encore plaisir le lendemain (et oui, il nous a offert 5L de lait qui, conservés jusqu’au lendemain, nous ont donné du « nono » (lait caillé) fort appréciable avec le « tchuro » (bouillie à base de riz et d’arachides pilées) ! Ce jour là, un vendredi, j’ai également joué au moto-taxi ! Dans le village de Saré Djimbi (situé à 6km de Diana Malari) où nous faisons des enquêtes depuis + de 3 mois, il y a un vieux, allez, j’oserai l’appeler mon ptit vieux, avec qui, je ne sais pas, il existe comme un lien de tendresse. On ne peut malheureusement pas communiquer directement puisque je ne connais que 3 mots en pullard et que lui-même ne parle pas le français, mais nos regards en disent long. Bref, nous voici à Saré Toumany (situé quant-à lui à 2km de Diana et de sa mosquée) pour faire des enquêtes et qui trouve-je dans une cours où nous entrons au hasard : mon ptit vieux ! Comme chaque fois, échanges de salutations (il a cette façon que j’aime beaucoup de me serrer la main tout en me caressant l’avant bras de l’autre – signe de respect d’après Tonton Lamine) et de grands sourires. « Vous avez des parents ici ? » dis-je, « Non, je reviens de la mosquée de Diana Malari et je fais une halte ici. ». Bon et bien bonne route dis-je persuadée que mon ptit vieux si frêle parcourt ces 6 km en vélo. Quelle n’est pas ma surprise quand je le vois reprendre sa route à pied ! Ni une ni deux, je dépose Awa, fais demi-tour et raccompagne mon ptit vieux sur les 4km restant. Quel tableau : mon ptit vieux qui s’installe, Awa qui lui met les pieds sur les cales-pieds et enroule son boubou de façon à ce qu’il ne se prenne pas dans la roue de la moto, et nous voici partis ! Je n’ai jamais roulé aussi prudemment et doucement qu’avec mon ptit vieux les bras serrés autour de ma taille ! Ce dernier s’est d’ailleurs marré du début à la fin de trajet (moi-même je riais de l’entendre s’amuser sur 4km !). d’ailleurs, tout les gens que nous avons croisé dans les 2 villages traversés se sont bien poilés à notre vue ! Enfin, c’est une petite anecdote de rien mais j’ai envie de la garder bien au chaud dans le palpitant ! Et puis il y a eu toutes ces discussions à cœur ouvert avec mes frères de Diana Malary, qui sentant mon départ approché, se livrent à des petites déclarations d’amitié magnifiques ! Je vois moi aussi la fin venir et même si je rêve de fromage et de vin, d’avocats aux crevettes (pourquoi je ne sais pas), de salades de tomates, d’asperges, de jambon serrano, de tartiflette et d’huites, et de baignades dans notre bonne vieille méditerranée, et même si je pense à la family et aux potes, et même si je sais que chaque jour me rapproche des retrouvailles avec mon doux, j’ai déjà un peu de nostalgie et mon cœur se serre à l’idée de quitter ma famille d’adoption de Diana Malary ! Comme je suis riche grâce à vous ! Merci pour tout ! Alors mélangeons nos cultures, pratiquons l’ouverture ! Et qu’il est bon de faire ce qu’on aime à même la peau, à même les veines ! (C’est pas de moi mais de la Ruda Salska et de M, amis ça veut bien dire ce que ça veut dire !) Milou Ps : Petite dédicace à mon gourmet de Papa : à Diana, le fleuve est envahi de crabe d’une taille ma foi très appréciable (corps large de bon 10 cm ! Imaginez les pinces !) et je m’en gave avec délectation !! Petite histoire : chez la famille Senghor (amis chrétiens chez qui je vais boire une petite mousse de temps en temps), j’ai été invité à manger plusieurs fois et ces temps-ci leur fille cadette est de retour pour les vacances scolaires et elle m’a prise en amitié. Du coup, à l’heure de manger, en bonne femme sénégalaise, elle me dépiaute le poisson, la viande (et oui du porc ! J’aime le porc !) et le crabe que je n’ai plus qu’à mettre dans ma bouche ! Et quand j’ai éclaté de rire à la vue de cette exubérance de crabes (25Fcfa soit 4cts d’euros la bête ! Imaginez ce qu’on peut faire avec ça !) en expliquant que cette chose est un met de luxe chez nous, me voici avec 4 spécimens à déguster ! Hum, bon appétit !
1 août 2007

Epousailles sénégalaises !

Al bé hayrato (Bonjour à tous)! Corta nanté (comment ça va)? Alors voici un « petit » récit du mariage de Djamilatou! Djamila, jeune femme d’une vingtaine d’année a épousé le 15 juillet dernier un instituteur. Navrée j’ai complètement oublié son nom ! Petite déculpabilisation : il n’était pas présent ce jour là ! Comment, un mariage sans le marié ?! Explication : un mariage musulman ici se compose de 3 phases. Tout d’abord, l’accord de mariage est conclu entre les familles du marié et de la mariée (qui peut se faire sans leur présence !), cela consiste en un échange de tout un tas de choses (cola, sel…) et bien sûr un accord sur la dot de la jeune fille est conclu! Plusieurs semaines après, le départ de la jeune fille de son foyer maternelle (une délégation désignée par la famille du marié vient chercher la jeune fille dans son village d’origine) et son entrée dans la cour de son mari se succèdent. J’ai donc participé au départ de la mariée puisque Djamilatou est une fille de la maison ! Que d’excitation et d’émotion ! L’organisation de ce genre d’évènement est sous la responsabilité de la sœur ainée et comble de chance pour moi il s’agissait de Simporé avec qui je blague à longueur de temps ! Du coup, j’ai été recruté comme main d’œuvre et ai pu, à ma grande joie, vivre de l’intérieur cet évènement qui a bouleversé toute la vie de notre chère Djamilatou ! Ambiance : une dizaine de jeunes femmes surexcitées (dont moi j’avoue), sur-occupées et sur-sollicitées ! Nous avons donc préparé des « zi » (= « jus » prononcé par Simporé !) de bissap (décoction de fleur d’ibiscus hyper sucrée) et de bouille (jus de fruit de baobab – qu’il faut presser avec les doigts dans de l’eau pendant, hum… trop longtemps !), tôt le matin, et j’ai failli oublié la préparation des « bonbons » la veille au soir (petits beignets sucrés délicieux !). Le tout en importante quantité puisque chaque personne qui assistera au mariage en recevra ! Puis, il convient de s’occuper de la mariée tout de même ! Mais avant ça, la délégation du mari arrive et offre des cadeaux à la jeune femme : les tenues qu’elle portera lors des différentes étapes des 2 jours à suivre ! Ces dernières seront exhibées et détaillées par la griotte de la famille (qui d’ailleurs animera une bonne partie de la journée en flatteries et taquineries en tout genre contre pagnes et billets posés sur sa tête!). Djamilatou, quant à elle, est coiffé (chignon fou plus gros que sa tête !) et maquillée par des amies ; puis elle enfile sa 1ère tenue. C’est alors qu’elle « défile » accompagnée de ses sœurs et amies proches (sa délégation qui l’accompagnera chez le mari) qui chantent et dansent au son de ses qualités et défauts débitées par la griotte et de claquement de mains. L’émotion est grande quant on voit surgir Djamila si belle, (si si c’est la même Djamila que je voyais chaque matin linger dans la cour en simple pagne !), et qui pleure. En ce jour où elle est la reine, il va lui falloir tout quitter, ses amies, sa famille, son village pour rejoindre un lieu inconnu et vraisemblablement se retrouver au service de sa belle mère. Les femmes du vieux (dont une est donc sa grand-mère) la regarde les yeux plein de larmes mais se ressaisit bien vite et entame quelques pas de danse frénétique ! Parce que bon la mariée pleure mais l’assistance parée de mille couleurs réchauffe la scène en chantant et dansant (j’ai d’ailleurs exécuté un petit show obligé – comment ne pas atterrir au milieu du cercle quand une méga mama vous met un coup de fesses à cet effet ? – et rire général à la vue de la petite toubab qui se trémousse ! Non mais ! C’est pas parce qu’on n’a pas de superbes fesses rebondies qu’on ne peut pas bouger correctement !). Puis, Djamila repart se changer pendant que la fête continue (le groupe électrogène et les enceintes prennent le relai avec du Mbalax (rythme sénégalais typique) et un peu de coupé-décalé à mon grand plaisir ! Et puis on mange tout de même ! Et là c’est grosse gavade ! Du poulet en veux-tu en voilà !! Haha, vive les protéines animales ! Djamila quant à elle reçoit un bain purificateur (non, ça ça ne se passe pas en public, bande de petits coquins !) donné par les vieilles femmes de la famille et est recouverte d’un pagne blanc (le bon vieux symbole de la femme immaculée, haha je ricane, qu’on aime donner à nos robes de mariées). Et alors que la fête se poursuit, la mariée embarque en direction de sa nouvelle demeure ! Bye Djamilatou, tu vas nous manquer. Mais surtout beaucoup de bonheur !!!
Publicité
Publicité
10 juillet 2007

début juillet

Bonjour bonjour !!

Comment allez vous ? Bien je l’espère !

Alors, quoi de neuf pour vous ? Ici, tout va pour le mieux !

Nous venons d‘avoir la visite de nos chers professeurs (et oui, une 2ème) et ce ne fut pas du luxe ! Ils nous ont apporté de grandes lumières sur d’obscures zones d’ombres et surtout nous recadrer sur la démarche !

Nous sortions en effet d’une trop courte et trop longue à la fois semaine de traitements informatiques (ambiance jusqu’à 3h du mat chaque nuit devant l’ordi) ayant eu pour résultat certes quelques données (à reprendre bien sur !) mais également des yeux rouges et gonflés, un teint blafard (n’exagérons rien, les parisiens n’ont rien à nous envier ;-) et une bonne vieille fatigue !

Voilou, pas grand-chose de merveilleux à vous raconter puisque ce fut du 100% ordi ! Ah si, et pas des moindres : une superbe cohésion entre nous 6 ! Nous avons enfin pu tous dépasser nos incompréhensions interculturelles (que nous ne mesurions pas bien ni les uns ni les autres) et trouver des terrains d’entente et pour le boulot et pour le reste ! Vive la bonne humeur et la taquinerie ! Ca fait vraiment plaisir !

Sur ce, nous allons nous y remettre (une petite dédicace à Mr Excel, il a vraiment fait un bon boulot !) !

Salutations à tous et à bientôt

Emilie Milou

Ps : Je voulais adresser un petit message de clarification sur ce blog même ! Il a été crée en 2005 ? je crois pour tenir au courant famille et amis de mes pérégrinations et leur faire partager mes sentiments, émois, coups de gueule et de blues! Je suis vraiment navrée si dans un quelconque message j’ai pu heurter la sensibilité de certains lecteurs ! La nature même de ce blog (et sa fonction première) sont de partager mes états d’esprits et découvertes à chaud avec mes proches qui connaissent mon caractère au combien sanguin par moment ! Alors, je me permets de présenter mes excuses à quiconque aurait pu être choqué par le contenu des messages et surtout vous invite à réagir en m’écrivant si vous souhaiter clarifier quelques-uns de mes dires! Sur ce, une très bonne journée à tous!

5 juillet 2007

Ha la brousse!!

Bijour bijour à tous!

comment allez vous bien?

Bon et bah nous, ca va plutot pas mal! Après une semaine intensive d'enquêtes avec nos chers paysans, nous sommes fatiguées mais contentes! Depuis notre dernier passage à Kolda et la fameuse "discussion" de mise au point, c'est le jour et la nuit avec ma binome! Elle bosse nickel, que du bonheur (notre relation ne s'en portant que mieux!).

Nous voici donc à la sortie d'une semaine de trajets quotidiens à moto sur des pistes chaotiques et ravinées par les pluies (mes petits bras prennent cher pour maitriser l'engin dans la terre mouillée!). D'ailleurs, nous avons réaliser (et ce fut superbe), notre 1ère chute à moto! Ambiance, moto à terre à 2m de nous, bonne vieille roulade dans les herbes, quelques bleus et un fou rire vautrées dans le sable/boue! Le tout biensur à la sortie d'un village, en face d'un groupe d'enfants! C'est vrai quoi, quand on fait 14Km de trajet sur des pistes qui ne longent des habitations que sur un total de hum... 1Km, on est obligé de rouler bouler devant le groupe d'enfant qui va se moquer de vous jusqu'à la fin des temps!

Bref, ce fut l'occasion pour nous de passer une journée complète (forcément au départ, puisque la moto ne démarrait plus suite à la chute!) dans chaque village de la zone d'étude et d'y déjeuner (+ d'enquêtes, + d'échanges et + de bons moments!).

Du coup, en une semaine, j'ai mangé de la viande pourrie pour la 1ère fois de ma vie (extrememnt tendu de faire mine de rien quand votre hote mange à 20cm de vous! En cas de besoin, sachez que "j'ai avalé de travers" passe plutot bien!), poussé la moto sur 3Km, fumé du tabac brun de Guinée dans des feuilles de je ne sais pas quoi, croqué de la cola avec des vieux, mangé des fruits de liane à gogo (sorte de boule verte à jaune emplie de chaire jaune acidulo-sucrée réparties autour de grains noirs ), labouré 1/2 m2 de rizière avec un fanting (outil local, long manche de bois au bout duquel se met une lame de fer), été forcé de manger de la bouillie par une énorme Mama qui voulait pouvoir affirmer qu'une toubab avait mangé chez elle... Je vous laisse imaginer quelle semaine ce fut!

Oh, encore une chose que je voulais vous raconter car cela m'a beaucoup impréssionné. Un jour, nous avons passé toute une matinée chez une famille dans le cadre d'une enquête (ca peut prendre plusieurs heures si la concession regroupe 3 foyers, 2 troupeaux, 15 champs et je ne sais combien de parcelles de riz!). Et chaque chef de foyer nous a accordé tout le temps nécessaire sans cesser de sourire voire de rire même! Bah voui, quand tu demande à un gars la quantité récoltée sur tel champs et qu'il ne saitpas, que tu poursuit en lui demandant le volume ou en unités locales et qu'il ne sait pas, et que tu le traque du coup sur la durée durant laquelle il en a consommé, et combien de repas par jour, et combien de personnes qui mangent, et combien de Kg pour tant de personnes... Et tout ca juste pour estimer un pauvre rendement d'un pauvre champs, et bah le type, il te regarde et il éclate de rire! Et toi avec d'ailleurs! Bref, au cours de l'entretien, l'homme se lève et s'excuse, il nous dit devoir aller saluer les étrangers venues pour la charité car il y a eut un décès dans la famille la nuit précédente (tradition musulmane, soutien à la famille par des visistes de parents et amis, et don symbolique de quelque choses aux proches de la personne décédée). Stupeur! Comment? Ce type doux et souriant vient de perdre un proche?! pensais-je. Et comment vous exprimer mon émoi quand je sus quelques minutes plus tard qu'il s'agissait d'une de ses filles agées de 14 ans! Je demande explication à Awa (dans mon référentiel, quand ce genre de chose survient tu ne répond pas à une stagiaire qui vient t'embêter avec des milliers de questions, tu n'esquisses même pas le moindre sourire). Elle me répond que l'Islam recommande de ne pas trop pleurer les morts car c'est la volonté divine et qu'il faut s'y soumettre... Quelques minutes plus tard, nous reprenions l'enquête.

Bon, j'ai jeté un petit froid mais ca fait partie de la vie ici, et même du relativement fréquent. En attendant, nous voici de nouveau dans un tourbillon fou de tableurs excels! D'ailleurs je vous laisse.

Mille bisous

Emilie Milou

ps: c'est le sauve-qui-peut général des stagiaires du cnearc! Nous avons quasiment tous avancer nos billets de retour! Je ne sais pas si ce sont les turpitudes binomesques ou simplement le mal du pays qui font des ravages!! Du coup, je serais à Montpel le 15 aout!!!! En ce qui me concerne, c'est plus un manque d'envie de passer 10 jours à Dakar (africaines ou européennes, les grandes villes et moi...) vu que je ne peux pas me rendre au Burkina, sniff. En tout cas, je serais parmi vous d'ici un mois et demi: Avis à tous ceux qui veulent m'offrir du fromage qui pue et un ballon de rouge!!  J'accepte aussi les invitations au resto!

25 juin 2007

Speed Africa

Salut les amis et parents! comment allez vous?

Bon je sais j'ai beaucoup de retard! Mais sincèrement je fais de mon mieux (ca faisait un moment que je n'avais pas bossé comme ca!) Rythme de fou (d'ailleurs ic y'en a pas mal qui nous prenne pour des fous). Enfin, nous ne sommes pas les seuls à bosser, la saison des pluies ayant enfin commencé (juste un petit mois de retard!) tout le monde est aux champs. Spéciale dédicace à nos amis les ânes (les vrais à 4 pattes!), animaux incroyables qui bossent jusqu'à épuisement sans broncher et sans aucune reconnaissance de la part de ses maîtres!

Bref, rapidement quelques nouvelles: Charly est venu passer avec 3 semaines de rêves. On a bien bossé mais se retrouver nous a offert une bulle de bonheur sans tache! Nous avons séjourné à Diana Malari durant un peu plus de 2 semaines, juste le temps pour Charly de s'arracher les mains sur la hache en défrichant les champs, pour moi de poursuivre mon boulot, et ensemble de boire quelques gazelles chez Tonton Senghor. Et puis mon doux a eu 25 ans et nous les avons fêter dignement: tuerie de poulets et méga repas pour toute la famille et chants et danses avec les griots du village. En fait, un griot, traditionnellement est le détenteur de la tradition orale transmise de père en fils griot et chantée. Bon ce sont aussi de bons vieux troubadours comme chez nous qui se déplacent sur commande et te flatte en chanson jusque tard dans la nuit. Pour l'occasion de l'anniv de Charly, j'ai fait venir un duo joeur de cora (grand instrument à corde genre guitare ronde fait en calebasse avec un méga long manche)!! On a passé une super soirée, même Charly a dansé un bon moment!! Voisins et amis étaient de la partie! Emotion garantie pour Charly! Il est reparti depuis quelques jours! Bonne route mon ange et à très vite!

Sinon, boulot, boulot et pugilat! Bah voui, les difficultés de travail ont abouti à une engueulade meu-meu! On a finit par régler ca à 6, ambiance réunion de mise au point où finalement tout le monde s'est laché! Il semble que les problèmes soient réglés! Espérons que ma binome tiendra son engagement de travail toute la journée (et non plus seulement la matinée!). En échange, je paye le thé chaque jour après le repas pour l'aider à tenir! No comment! Tout le monde va bien à Diana Malari. Aujourd'hui organisation de la 2ème marche pour réclamer l'installation de l'électricité (tout le matériel est sur place depuis les campagnes présidentielles, héhé! mais rien n'a été branché depuis les élections, double héhé!). Toute la famille est en santé. Tout de même, notons un conflit sonore entre le vieux et un des fils à propos du travail. Il faut reconnaitre que ce fils (de 35ans!!), célibataire et sans emploi bien que lettré, passe ses journées à... ne rien faire sous le manguier (et devinez qui est sa plus proche amie... suspens... Ma binome!!). Et pourtant, il bouffe chaque jour dans les plats familiaux! Le vieux s'est complètement énervé ne comprenant pas que ce fils refuse même de travailler aux champs (en même temps qui le comprends?). C'est une affaire à suivre...

Voilou, les dernières nouvelles! C'est court mais je manque sincèrement de temps!

Prenez bien soin de vos carcasses et à très vite

Emilie Milou, Charly et ses ampoules vous embrasse bien aussi

26 mai 2007

Quand on aime, on ne compte pas !

00h39 – Kolda – Fatigue avancée mais joie au cœur !

Je profite de mes quelques dernières bribes de lucidité pour vous dire que je vais bien, très bien même !! Charly vient bientôt !! Oh oui ! Et le boulot avance correctement même ! Je passe mes journées à causer avec des vieux qui me racontent des histoires pas possibles sur l’Afrique d’antan ! Imaginez…

La scène se passe à l’ombre d’un énorme manguier dont les branches plient sous le poids des fruits mûrs (d’ailleurs gare à vos têtes, une mangue c’est un peu lourd quand même ! ça nous vaut de bonnes parties de rigolades !), nous sommes dans la concession d’une famille mandingue. Sous nos pieds, la terre est ocre et les femmes qui balaient chaque matin la cour rendent ce contact avec le sol doux. Une petite brise souffle et l’ombrage du manguier vous soulage de la chaleur déjà pesante à cette heure de la matinée. Les enfants vous entourent, ils rient aux éclats en réponse à vos sourires ! Un toubab (c’est comme ça qu’on appelle les blancs par ici) c’est vraiment drôle et bizarre à la fois ! Ca donne envie de les toucher mais du bout des doigts seulement disent leurs petites mains collantes de mangue. De temps en temps, vous rencontrez de ces petits qui vous aiment spontanément et qui décideront de passer la matinée sur vos genoux, comme ça. Les femmes pilent le mil en cadence, la sueur perle sur leurs tempes et leurs seins dansent. Vous êtes là, et vous attendez le chef de famille qu’on a fait appeler, il était sorti voir ses bœufs. Parce que vraiment, les bœufs sont les seuls animaux à ne pas roder dans la cour, moutons, chèvres et volailles guettent les débris de mangue en ces temps de saison sèche où l’herbe fraiche n’est plus depuis longtemps. Et voici le vieux qui entre. Quel âge à-t-il ? Sa peau est ridée, ses cheveux, sous son bonnet, sont blancs, son sourire est assez largement édenté mais il se tient droit, marche à bonne allure et vous serre franchement la main. Il attrape un de ces petits tabourets en bois sur lequel ses fesses tiennent tout juste, il vous salue et c’est parti. Vous vous présentez, expliquez la raison de votre venue et entamez vos questions. Le vieux, plissent les yeux quand il vous écoute puis prends une voix un peu mystérieuse au départ quand il vous parle du fondateur du village, celui qui était venu du royaume du Gabou parce qu’en rêve il avait vu ce lieu, cet arbre penché là au milieu de la forêt. C’est là qu’il devait être et c’est là qu’aujourd’hui ses descendants sont. Il vous cite tous les noms des chefs de village depuis lors et vous raconte l’agriculture d’antan, quand on défrichait la forêt avec des petites haches pour dégager un champ suffisamment grand pour nourrir sa famille, puis quand les colons ont amené l’arachide et fait le commerce sur le fleuve, quand dans la brousse on voyait à la nuit tombée zèbres, antilopes et autres éléphants ! Il vous raconte comment, voulant devenir tailleur, il a enfourché son vélo et à pédaler jusqu’en Guinée avec 10kg de sucre dans son sac. Il a vendu ça là-bas, le sucre manque en Guinée Bissau dans les années 50, et a acheté du tabac avec son gain qu’il revendra par la suite en fraude au Sénégal, les colons interdisant le commerce du tabac dans ces conditions. Il en aura fait des aller-retour avec la Gambie, il en aura eu des frayeurs avec son tabac en poche lui valant plusieurs journées couchées à se remettre, il aura même acheté une malle en fer pour le dernier voyage, celui des 50Kg de tabac, celui de tous les risques, celui où il acheta du coton qu’il imbiba de parfum pour camoufler l’odeur de son bagage, celui grâce auquel il gagna 40 000 FCFA. Celui grâce auquel il pu se payer cette fameuse machine à coudre Berlina qu’un de ses fils  utilise toujours aujourd’hui en vedette dans son atelier. Il vous raconte ça, sa voix tremble encore d’émotion et vous êtes avec lui sur ce vélo ! Et vous vous dites que 40 000FCFA c’est quoi ? 60€ par là.

Ce vieux est chef de village, il est né en 36, a deux femmes et 18 enfants, tous sont allés ou vont à l’école. Ce vieux n’a jamais été à l’école mais ce vieux il parle français. Ce vieux, il dit que la terre a été sa chance car il a pu nourrir sa famille, ce vieux, il dit que la terre c’est le 1er métier et le dernier métier. Ce vieux, il est doux avec vous et est heureux de vous raconter sa vie de labeur, ses yeux brillants vous réchauffent le cœur. Ce vieux, ce qu’il me raconte, le temps qu’il me donne, ses regards et sa main calleuse qu’il serre autour de la mienne, ce vieux…

Quelle chance j’ai de faire ce métier.

6 mai 2007

Emigration, on ne connaît pas la chanson !!

Passons maintenant à un sujet d’actualité plus tendu si vous le permettez : l’émigration des sénégalais ! Alors ici c’est incroyable, quasiment une famille sur

2 a

quelqu’un en Europe (France, Espagne, Portugal…) ! Et ces familles là sont facilement repérables car elles ne vivent pas dans des cases mais dans des maisons en béton ! Dans ces conditions, vous comprendrez aisément que nombre de jeunes veulent imiter leurs ainés et s’embarquent sur des pirogues (oui oui, vous avez bien entendu, ils traversent la mer jusqu’en Espagne dans des pirogues !!) pour rejoindre nos contrées ! Imaginez la trouille que les locaux ont de sarko ! Perso, j’ai du mal à juger et à me forger une opinion pour le moment ! Ce qui est sur c’est que ce ne sont pas forcément les plus pauvres qui partent et que l’espoir de trouver mieux ailleurs n’encourage pas franchement les jeunes générations à se bouger localement (ce que j’avoue a le dont de m’énerver !).

Honnêtement, par rapport au Burkina, dans l’ensemble ici, les gens vivent dans de meilleures conditions et ne connaissent pas trop de difficultés alimentaires (bon je sais c’est facile à dire quand on est français et qu’on mange à sa faim chaque jour !). Ok, la vie n’est pas évidente vu qu’il faut se décarcasser en plein soleil pour gagner un petit salaire mais, comment dire sans choquer les âmes sensibles, comment l’Afrique pourra-elle « avancer » si tous ses jeunes la fuient et n’ont d’autres buts que l’argent et la consommation ??! Comme vous le voyez, ici aussi l’esprit consumériste tue le courage d’entreprendre, la rage de vaincre et la dignité. Comme elle y va ! C’est fort tout de même ! Pas tant que ça quand on voit des jeunes nanas d’à peine 20 ans épouser  (avec l’aval de sa famille !!) de vieux porcs de retraités français en mal de libido ! Pas tant que ça quand on voit des vieux s’échiner aux champs pendant que les jeunes (de 15 à 25 ans) ne font rien d’autre de la journée que boire des thés en imaginant leur vie de quand ils seront riches ! Pas tant que ça quand au beau milieu d’un village paumé où un seul et unique puits alimente plus de 25 familles (famille au sens africain bien sûr) et qu’on se voit répondre par un type de 30 ans que ce qui manque vraiment au village c’est le réseau téléphonique pour les portables !

En tout cas, le débat reste ouvert ! En plein réflexion, vos avis m’intéresse, n’hésitez surtout pas à réagir !! Pour ce faire cliquez sur l'onglet commentaires et ainsi ca apparaitra sur le blog! Sinon, y'a mo, mail!!

Je vous mets quelques photos aussi

des bisous!!

ps: à quelques heures du résultat du scrutin ; je tremble!! Allons fêter quelque chose ce soir?? je l'espere!

6 mai 2007

Diana Malari, village de mon cœur !

Al be hayrato ! Korta Nanté ? Sou cononcolé ?  (Bonjour ! Comment ça va ? Et la famille ?)

Comme vous le voyez, je me mets au Mandingue ! Et bah voui, faut bien vu que je vis désormais dans une zone avec pas mal de ces individus !! Et en plus y’a des Peulhs aussi (vous savez, à l’origine éleveurs nomades aujourd’hui de plus en plus conduits à la sédentarité du fait de l’incompatibilité de leurs activités avec les frontières et l’augmentation des surfaces cultivées liées à la croissance démographique !) !

Alors, je suis au village depuis un peu plus d’une semaine et franchement c’est trop bon ! J’ai une chance inouïe !! J’ai été accueilli dans la famille Sané, plus précisemment la grande famille de M. Kabé Sané, chef du village ! Oui Messieurs-dames, ça ne rigole pas ! Enfin si, ça rigole carrément, surtout qu’il ne manque pas d’interlocuteurs/trices pour blaguer ! Figurez vous que vivent ici une bonne vingtaine que dis-je trentaine de personnes ! Entre le père et ses 2 épouses, le fils ainé, sa femme et ses 3 filles (le 4ième étant en route), les autres fils, les filles (les charmantes femmes de notre vieux ont quand même donné naissance au total à 18 enfants !!), les nièces et neveux habitant là pour suivre leur scolarité (le seul collège dans une zone de

20 km

de rayon est à Diana Malari!), les enfants hors mariages des uns et des autres et enfin quelques enfants Peulhs venus également pour étudier !! Ca fait du monde ! Autant vous dire que je suis bien ici et que j’apprends plein de choses ! Je mange comme 4 des plats tous plus bons les uns que les autres ! Et je dors comme un bébé ! Non en fait là, une nuance s’impose ! Je dors bien quand je peux dormir soit quand j’ai oublié qu’il fait super chaud, que les enfants crient, que les musulmans prient, que les ânes braient à tue tête, que les porcs fouillent le tas d’ordures sur lequel donne ma fenêtre… Et bien sûr ces quelques facteurs n’ont pas d’heure !! Mise à part la prière qui vous réveille à 5h du mat évidemment ! Contrairement à chez nous, ce n’est pas celui qui dort qu’on ménage mais l’inverse ! De plus, quelle que soit ton activité en cours, si on t’appelle, tu dois répondre et agir ! C’est comme ça ! Pas toujours évident, surtout si comme moi vous avez besoin d’un certain temps pour émerger le matin (petite dédicace aux parents et à leur tasse de café sacrée dans le silence du matin !!). Enfin, c’est la vie en famille et la joie surpasse de loin ces quelques désagréments !

A part ça, j’ai commencé ma lecture de paysage, avec Malik (un des fils de la maison qui fait le traducteur). Nous sillonnons la brousse et les villages, nous présentons mon boulot à tous ceux rencontrées, nous serrons des centaines de main, buvons de l’eau  à toutes les coupes et marchons sous le soleil brûlant ! J’avoue apprécier ce petit week-end mi boulot mi repos à Kolda, j’accuse un peu la fatigue. Bref, j’évolue dans une zone ou l’on cultive du mil, du mais, de l’arachide, des bananes et où l’on élève des moutons, des chèvres, des ânes, des bovins et de la volaille ! Rappelons ici qu’à cette époque de l’année toutes ces bêtes divaguent librement en brousse et dans les villages ! Un joyeux bazar ! N’oublions pas la pêche qui est ici importante car j’ai la chance d’être au bord du fleuve Casamance !!

Oh, j’ai tant d’histoires à vous raconter !! Peut être d’abord celle du fameux « Gare à celui qui tombe en crise ici ! » prononcé par Malik avec ce large sourire qui le rend si sympathique ! Alors figurez vous qu’ici, entre le moment ou quelqu’un décède et celui où on l’enterre, il s’écoule à peu près… 1h30 !!!! ET oui, selon les règles de l’Islam et j’imagine celles de l’hygiène liées à la chaleur, un corps ne dure pas à l’air libre ! Et ce qui est un peu effrayant c’est que dans les villages sans médecin (ce qui n’est pas le cas de Diana Malari mais assez fréquent aux alentours), si un type tombe en tétanie et que ça dure trop, on le croit mort et pouf ! on l’enterre !! J’ai évidemment raconté nos histoires de croque-mort ce qui les a bien fait rire !

Mise à part ces multiples discussions à l’ombre des manguiers, je vadrouille pas mal en brousse avec Malik.

Oh, vous me verriez avec mes petits bras musclés puiser de l’eau au puits (pour la lessive et la douche) ! Ca vaut le détour ! A mon retour je vous prends tous au bras de fer !!

Allez, excellente journée à tous et à très vite

Emilie Milou

Ps : si vous voulez m’écrire :

Melle Serpossian Emilie

S/C de Kéba Sané, chef de village de Diana Malari

Département de Sédhiou

Région de Kolda

Sénégal

Pps : si vous voulez m’appelez, tentez mon num (00221 245 53 30) et si ca marche pas, le soir après 20h chez vous, tentez sur le portable de Malik Sané (00221 227 36 71) (vu que les portables n’ont de réseau que suspendus à une certaine branche du manguier …)

26 avril 2007

Kolda, Capitale de la Haute Casamance !!

Bonzour !!

Comment ca va ? Et la chaleur ? (Question classique de la période ici, la plus chaude de l’année !)

Par où commencer ? Tout d’abord, je vais bien, un peu chaud mais on gère ! Je ne m’agite pas trop entre 11h et 15h ! Nous travaillons un peu mais pas trop, ce qu’il faut pour avancer dans nos études bibliographiques sans surchauffer les ordis (ces derniers souffrent en effet plus que nous de la température !!).

Et je découvre petit à petit la vie ici et les mentalités ! Les gens sont moins bavards qu’au Faso et s’intéressent beaucoup moins à nous. Ils posent peu de questions et repartent aussi vite qu’ils sont venus discuter. Il semblerait que les à-priori sur

la France

et ses habitants soient ici plus ancrés et plus difficile à démonter. Nous verrons avec le temps…

J’ai envie de vous parler un peu du Sénégal, de

la Casamance

et de son histoire. Vous en avez sans doute entendu parler par rapport aux conflits ethniques qui ont durés de nombreuses années dans sa région basse. Non ? Alors c’est parti.

Le Sénégal obtient son indépendance en 1960,

la France

quitte le navire. Grosse pensée pour les fameux tirailleurs sénégalais et tous les autres qui se battirent pour

la France

durant la seconde guerre, en Algérie, en Indochine … Beaucoup de gens ici ont un frère, un père ou un cousin qui se battit sous notre drapeau, pour la mère patrie ! Leur nombre est impressionnant, je ne pensais pas en rencontrer autant ! (bon je sais la pub ne devrait pas trop avoir sa place ici mais si vous n’avez pas vu le film « Indigènes », je vous le conseille !)

Bon, Senghor (parti socialiste) devient alors le 1er président du Sénégal et le reste pendant 20 ans. Il choisit alors de se retirer lui-même pour passer la main aux plus jeunes (si, si, je vous parle bien d’un régime africain !!) soit M. Abdou Diouf. Ce dernier, réélu malgré de forts doutes sur la légitimité des résultats (73% au 1er tour !), traverse 19 ans de pouvoir non sans troubles causées par des montées populaires d’opposition en faveur d’un certain Wade, de drôles de relations avec

la Gambie

(soutien au gouvernement par l’envoi de l’armée pour réprimer un coup d’Etat, mise en place d’une confédération militaire et commerciale,

la Sénégambie

, qui périclita après 7 ans de « fonctionnement ») et les conflits en Mauritanie (à propos de droits de pâtures des troupeaux d’ethnies nomades pour qui les frontières avaient peu de sens !) et en Casamance. Sans compter la mise en place des plans d’ajustement de nos chers Banque Mondiales et FMI infamie qui ont valu à Diouf une forte dépopularisation.

De tous temps, l’ethnie Diola de Casamance a résisté à la domination étrangère, qu’elle soit celle des colons français ou des Mandingues à qui le gouvernement colonial impuissant avait confié l’administration de la zone. Les conflits qui meurtrissent la région depuis le début des années 80 trouvent leur origine dans des appels à l’indépendance de la part de groupes séparatistes du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance. Leurs dirigeants furent alors arrêtés et l’armée intensifia la répression ce qui galvanisa l’activisme du mouvement et le ressentiment de la population à l’égard de Dakar.  En 1989, le MFDC poursuit l’offensive en attaquant des campements militaires et là ca devient encore plus chaud : représailles du gouvernement par des attaques qui vont chercher les rebelles jusqu’en Guinée Bissau et devinez quoi ? C’est le peuple qui trinque ! Au fil des années 90, des accords de cessez-le feu furent signés puis rompus puis re-signés puis re- rompus avec quelques centaines de morts au passage. Enfin, en 2001 un accord fut trouvé entre les 2 parties. Mais le MFDC s’est alors déchiré en interne entre ceux partisans de la fin des conflits et ceux insatisfaits par les termes de l’accord n’accordant pas l’indépendance de la zone. Et hop, on remet le peuple entre deux champs de tir ! Le dernier accord date de 2004 et depuis lors la situation semble s’être apaisée ! Ouf !!

Enfin, rassurez vous, nous ne sommes pas dans cette zone très difficile (bon d’accord pas loin) mais sachez qui si le MAE français nous laisse partir c’est que c’est sans danger ! Papa, Maman, restez zens, je ne suis pas une trompe la mort et j’arrive à me procurer de l’adrénaline juste en mobylette ! Ya pas de soucis !!

Depuis 2000 et le départ de Diouf plus impopulaire que jamais, c’est Me Wade qui tient les rennes avec une politique plus libérale. Son élection fut une véritable victoire de la démocratie au Sénégal. Je reste tout de même pensive en constatant certains faits peu reluisants de son gouvernement : la semaine dernière, de violentes émeutes populaires ont éclatées à Kolda même, opposant les jeunes à la police. En effet, un jeune accusé à tort du vol d’un téléviseur a été tabassé à mort par des policiers. Durant les manifs, les flics ont à nouveau tué un jeune par balle ! La sécurité et la liberté ont encore du chemin à faire par ici pour égaler celles dont nous jouissons dans notre belle France! Enfin sauf si nous régressons vers eux avec notre cher Nicolas ! Navrée de cette remarque mais j’avoue être très perturbée et apeurée à l’idée de l’avoir pour président !

La France

va vraiment mal si son peuple ne voit qu’en lui un avenir meilleur !

Pour revenir à des considérations un peu plus légères, sachez que nous décollons demain pour nos villages… et j’aurai 25 ans aussi !! Le quart de siècle en brousse ! Youhou !

Allez, une coupure de courant me force à vous laisser (ainsi qu’un bon vieux tas de lessive à faire à la main, hum ! Ce que je préfère ! Spéciale dédicace à mère Denis ! Je sais ce que tu as enduré !).

Plein de bisous à tous et à très bientôt

Vous me manquez boucoup boucoup !

Emilie Milou

22 avril 2007

Dakar la grande et l'épopée du car rapide pas rapide!!

Bonjour messieurs et mesdames !

Comment allez vous aujourd’hui ?

Bon, il me semble que le dernier message était légèrement pompeux alors intéressons nous plutôt au Sénégal si vous le voulez bien !

Je suis donc arrivée à Dakar par un vol AirFrance, la classe ! Les billets d’avion étaient payés par le ministère s’il vous plait (je signale au passage que c’est mon 1er stage rémunéré !! 200€/mois ! Ya pas à dire, le développement, ca paie !), nous avons donc bu du champagne à la santé du gouvernement français! C’était il y a près d’une semaine et à ma grande surprise, il ne faisait pas si chaud à notre arrivée (25-30° en journée pour 20 le soir !).

J’ai découvert là Dakar, une ville qui ressemble à Ouaga en ce qui concerne son désordre organisé : des centaines de marchands sur les trottoirs et en bord de route qui vendent de tout (fruits, légumes, chaussures, livres, vêtements, montres et gadgets en tout genre…!), des quartiers bondés où se croisent voitures, motos, charrettes et Dianga n’diay (sorte de mini-bus peints de toutes les couleurs à durée de vie quasi illimitée et pouvant contenir un grand nombre de passagers). Cependant, il est aisé de constater que le Sénégal est plus « développé » que notre cher Faso ! Ici, les voitures sont bien plus nombreuses et les gens ont des vêtements qui semblent plus neufs ! Les routes sont bonnes et la ville est bien plus vaste que Ouaga. N’oublions pas du coup que les prix sont à la hauteur du reste : on ne trouve pas de repas à moins de 500 FCFA ici ! Cependant, de nombreux enfant mendient leur repas dans de grandes boites de concentré de tomate mais ne nous y trompons pas ce sont les petits talibés, élèves de marabouts, sorte de petits esclaves au service des corporations religieuses.

Bref, nous avons été accueillis par nos binômes sénégalais et leurs professeurs. Installés comme des princes au niveau des dortoirs de l’ENEA (école d’économie de Dakar avec qui nous travaillerons les 4 prochains mois), nous avons goutés à nos 1ers repas sénégalais : du tiébou diene (plat traditionnel wolof à bas de riz, de légumes et de poisson), un vrai délice ! et pris nos 1ers thés dans les chambres de nos nouveaux collègues ! Ma binôme se nomme Awa Koita. Elle est Mandingue et notre village d’étude (Diana Malari) se trouve à 15Km de son village natal. Ca promet !

La découverte de Dakar n’est pas pour moi très surprenante tant l’atmosphère me rappelle une certaine Ouaga mais je renoue avec grande joie avec la vie à l’africaine : je palabre sans cesse avec n’importe qui, rigole à tout instant, négocie chaque chose ardemment et me gave de mangues juteuses à toutes heures ! AH !!! Ca commençait à vraiment me manquer ! Et c’est ainsi que se sont écoulés nos 5 premiers jours, le tout entrecoupé de séances de travail, de présentation de notre méthodo aux principaux partenaires, de recherches bibliographiques et d’un fabuleux repas chez Abou (un étudiant sénégalais qui a suivi avec nous la formation au CNEARC cette année), et d’organisation des départs vers les villages ! 3 d’entre nous partiront dans le Ferlo (nord du pays, très chaud, très sec, presque un désert et au mileu des éleveurs nomades Peuls), bonnes chances à eux (ils en auront besoin étant donné la rudesse de l’environnement) ! 3 autres iront dans les Terres Neuves (centre du pays, climat moins sec mais très chaud, il y fait actuellement 45° !! où l’arachide est la culture de rente qui fait majoritairement vivre la population). Et enfin nous, en partance pour la Haute Casamance, au sud, coincée entre la Gambie et les Guinées ! Le climat ici rappelle celui de Bobo Dioulasso (j’ai choisi cette zone d’étude car elle est très proche de notre cher Tengréla), une saison des pluies de presque 3 mois et demi voire 4 messieurs-dames !! s’il vous plait ! Le hic, puisqu’il en faut toujours un, c’est que la Casamance est bien enclavée, détachée du reste du pays par la longue bande que forme la Gambie de part et d’autre du fleuve Gambie ! Héhé ! Et pour y aller, il y a 2 solutions : le trans-gambien (rapide et avec des routes de bonne qualité) ou contourner la Gambie, ce qui implique de longues heures sur des routes défoncées ! Et devinez la solution que nous avons adoptée… Suspens… La 2ème évidemment ! Afin de minimiser les couts, nous sommes partis avec le groupe des terres neuves, que nous avons largué en route pour mieux repartir vers le sud chargés de nos matelas, bouteilles de gaz, bagages et motos ! Le tout dans un car rapide (mais pas du tout rapide en fait !! surtout quand la route est parsemée de trous d’un mètre de large pour 30 bons cm de profond !). On a eu chaud, on a somnolé, on a mangé, on a évité quelques chèvres de façon chaotique, on a klaxonné, on a acheté des fruits et des noix de cajou par la fenêtre à des femmes marchant pieds nus toute la journée sur l’asphalte brulant, on a dormi, on a vu des villages et des villages, de la brousse, des buissons épineux, des troupeaux de bovins avec leur bosse sur le dos, des baobabs et on était heureux ! Bon, soyons honnêtes, on était heureux les 5 premières heures, puis on était souriants les 5 suivantes, puis on était mous les 5 d’après et enfin on était franchement épuisés les 5 dernières ! 20 heures de chahutements et de bruits de tagazou, ça vous use un jeune français ! Nous avons rejoints sains (ou presque), saufs et sales notre base de Kolda !

Allez, le devoir m’appelle ! Il faut aller tester les motos !! Je vous embrasse tous très forts et vous souhaite une excellente journée !

OH ! J’ai failli oublier de vous donner des news du Burkina ! Alors Charly souffre dans son corps et transpire fort fort ! Mais figurez vous qu’il aime ça ! Que fait-il ? Il défriche pardi! Oui, messieurs-dames, il tranche à la machette ! Rien ne lui résiste ! Et pourquoi donc ? Pour l’avenir messieurs-mesdames, pour l’avenir ! Il redessine les contours de nos terres envahies par la végétation et prépare le terrain où dans les jours prochains, il plantera manguiers et papayers, citronniers et bananiers ! Quel homme !! Mon amour, tu es le meilleur ! Vive toi !!

A très vite mes amis, d’ici là prenez bien soin de vous !

Emilie Milou

Ps : Jean-Claude, comment allez-vous ? Et la santé ? et la famille ? Ca fait plaisir d’avoir des nouvelles ! alors, quoi de neuf ?

Pps : et les parents !! si vous donnez des nouvelles, c’est pas grave ! P’tete même que ca me ferait plaisir ! En tout cas, je vous embrasse de tout mon cœur et je pense bien à vous ainsi qu’à Sass ! Allez Daddy, voici plein d’énergies de brousse, c’est bon pour la santé (testé et approuvé par les laboratoires Milou corporation!

19 avril 2007

Non mais, qu'est ce que tu fais avec les sénégalais??

Bonjour les amis,

comment allez vous aujourd'hui? Bien je l'espère.

Voici donc quelques nouvelles en direct de Dakar, capitale du Sénégal, ville de bord de mer, ville d'Afrique de l'Ouest! Alors qu'est ce que je peux bien faire là? Et projet Burkina alors? Attendez, vous allez comprendre!! Dans mon cursus au cnearc (école de développement rural en zone tropicale) j'ai en 1ère année un stage de 4 mois à effectuer. Il se trouve qu'avec des experts du développement et de la formation agricole en Afrique de l'Ouest de mon école, nous avions mis en place un dispositif de suivi-conseil pour le projet de la ferme-école et il s'est avéré que cette même équipe d'enseignants chercheurs proposait ce stage au Sénégal! Ni une ni deux, il nous ont proposé de me faire partir au Sénégal (après une préparation en France que suivaient comme moi d'autres étudiants et le gentil Arnaud, le stagiaire de Songtaba de cette année!). Et hop, me voilà embarquée dans un projet excellent qui va m'apporter des éléments très intéressant pour l'avancement de notre projet par rapport à la formulation du dispositif de formation de notre future ferme. Mais c'est quoi ce projet? En fait, il s'agit d'une commande du ministère des affaires étrangères français dans le cadre des politiques de coopérations et d'appui aux formulations des politiques publiques. Pour être plus précise, nous travaillons ici pour le BFPA (Bureau des Formations professionnelles Agricoles) et réalisons des études de terrain dans 9 zones dans le but de fournir des diagnostics agraires et des besoins de formations des agriculteurs au ministère de l'agriculture sénégalais. Ces études devraient servir de base à l'élaboration de la politique de formation agricole nationale! AHHH!!! Enfin des politiques qui essaient de s'intéresser à la réalité de terrain!

Sur ce, je vous quitte, plus de rédit au cyber et ca va trancher chéri!

Plein de bisous et à bientot

Milou

Ps: Mon numéro de tel: 00221 2455330

15 avril 2007

et c'est reparti pour un tour!!

Salut les amis!!

et voici que le blog reprend du service le temps d'un autre périple!

Me voici donc sur le départ pour le Sénégal pour 4 mois de stage en brousse! tandis que Charly est déjà au Burkina depuis quelques jours pour la suite du projet!

Au programme donc de nouvelles avancées du coté de Tengréla avec des partenariats, le dessin des champs sur les terres et la plantation d'arbres!!! Bon courage CHarly, tu vas gérer comme un chef c'est sûr!

Quant à moi, je vais faire un petit diagnostoque agraire en Haute Casamance, du coté de Kolda (tout au sud du Sénégal entre les Guinée et la Gambie)!

Voilou, pas beaucoup de temps pour cause de départ imminent alors bon vent et prenez soin de vous!

Emilie Milou

19 juillet 2006

Le temps d'une pause a Pondichery!

Bonjour bonjour!!!

comment allez vous?

bon alors tout d'abord, nous nous excusons pour le peu de nouvelles fraiches que nous vous distillons. Pour se faire pardonner, voici un petit resume des jours derniers!

Donc je crois que nous vous avions laisse a Gokarna, ce petit village de la cote ouest. Nous avons passe la bas quelques jours afin de nous remettre de nos passage dans les grosses villes et de toutes ces heures passees dans les trains et bus. Gokarna est un village ou viennent beaucoup de pelerins de toute l'Inde pour venerer Shiva, Ganesh (fils de shiva, homme a tete d'elephant) et un autre dieux qui ressemble a une volute de fumee noire avec un bout brillant (?????). Voila comment on se retrouve au milieu d'hommes et de femmes qui tot le matin viennent s'asperger avec de l'eau de mer recueillie dans un pot special puis se rendent au temple, voila comment ca sent l'encens pendant des heures dans tout le village, voila comment on est assis en face d'homme a la tete rasee a l'exception d'une petite meche derriere le crane, voila comment on se pose tranquile voire on s'ennuit un peu parfois. Parce que paradoxalement, tout ces gens ne sont pas du tout communicatifs. Ici, on n'aime pas beaucoup les etrangers (meme si la quasi totalite des habitants vivent du tourisme, hum!). Il faut dire que un bon nombre de touristes ne connaissent pas du tout la culture, ni les traditions locales et agissent un peu comme chez eux (des nanas qui se pavanent en bikini, ca fait un peu mauvais genre, des hommes qui parlent fort et n'ont pas l'air douche depuis 2 ou 3 jours, n'est pas franchement du gout des indiens!) Du coup faut assumer le comportements de tes "congenaires" blancs et esuuyer quelques regards hautains.

Nous avons quand meme passe de bons moments et rigole avec des habitants du coin. Notamment quand Charly a voulu s'acheter un longuy (sorte de grand pan de tissu blanc avec des frises au bord qui se porte comme un pagne ou une jupe pour homme, longue ou pliee au dessus du genoux au choix (tellement comfortable ce truc quand on compare aux 6 m de tissu des saris!). Bref, un gros et gras monsieur (j'etais assez jalouse de sa poitrine j'avoue!) lui en deballe 200, a l'indienne, Charly choisit puis le gros monsieur lui explique comment on le met! Et la ca ressemble plus a une seance de calins avec les bras du gros monsieur qui entourent Charly qui a ce moment fait vraiment tout chetif! Finelemt, Charly et son sexy longuy sont sortis triomphant des assauts du gros monsieur!

Allez, on va vous faire raler un peu!! Nous avons aussi passe un moment de reve total! Il faut d'abord que voius sachiez que Gokarna est niche entre des collines, au bord de la mer d'Oman! Du coup, nous sommes parti nous deniche une petite plage accessible apres une bonne heure de marche sur les collines! Et la, c'est trop bon!! Une plage ( jusque la ca va), personne a par nous (la ca devient plus interessant) et un decor de reve (les cocotiers qui se penchant sur le sable, des cabanes en bois, des collines qui encadrent la plage, des rochers ou se brisent les vagues et personne!!!!!!! Nous avons gouter avec delice cette mer jusqu'a lors inconnue! Quel bonheur!

Quelques jours plus tard, nous voici dans un bus qui zigzague a fond la caisse dans les petites rues de montagnes, qui se met en roue libre dans les descente et qui ne voit pas tres bien les dos d'anes (normal, les phares eclairent comme une dynamo de velo!)> Du coup, pas trop de sommeil, beaucoup de frousse et de remue menage! Mais apres 24h, un vhangement un Bangalore, nous voici a Pondicherry!!

Nous y sommes depuis maintenant plusieurs jours et nous nous faisons bien plaisir a manger ds des restos francais de bons vieux steack (je pense que vous ne mesurer pas a quel point le boeuf est important danbs votre vie!!) et du pain!!!!!! Nous nous laissons porter par le rythme plus que cool de Pondi, cette ville melangee! Ancien comptoir francais, beaucoup d'influences sont encore notables notamment avec des noms de rue en Francais (rue surcouf!!!), des quartiers avec des hotels particuliers magnifiques, et beaucoup de francais en fait! mais aussi biensur des Tamuls (bah oui, on est ds l'etat du Tamil Nadu maintenant) t des quartiers animes de bazars! Evidemment aussi la plage! Figurez vous que nous nous baignons dans le golfe du Bengale, c'est plutot la classe!! Un veritable de moment de vacances comme on les aime, farniente, ballade, baignade et bonne bouffe! Ca fait du bien!

Voila pour aujourd'hui! Faut quand meme qu'on aille faire notre lessive!

Plein de bisous Charly

Merou et Emilie Milou

29 juin 2006

Ils sont vivants!

Salut les gens! Vraiment desolee de ne pas avoir donne de nouvelles depuis tres tres longtemps mais il s'avere que depuis un bon mois maintenant je passe mes journees devant un ordi a ecrire un petit bouquin sur les actions d'Ekta en lien avec la situation agricole indienne, les problemes fonciers et la mondialisation + moults rapports. De plus, je dois vous avouer etre passee par des moments ou le moral n'etait pas franchement haut. En effet, mon stage ne s'est pas franchement deroule comme sur des roulettes (probleme de communication avec les gens de l'antenne locale d'Ekta et donc gros soucis d'organisation) et comment dire... apres le Burkina, il faut reconnaitre que l'Inde s'est vraiment pas evident pour une nana toute seule entre les types qui te mattent lubriquement voire qui te touchent et une tres difficile integration. Heureusement, les gens d'Ekta sont particulierement ouverts et remettent en cause beaucoup de choses sur leur societe. Ca fait du bien! Et puis tout va mieux, Charly est arrive sur son blanc destrier. Ce court message est pour vous informer que nous partons en voyage! Ca y est, nous entamons des demain un periple vers le sud en longeant la cote ouest! Nous vous tiendrons evidemment au courant de notre itineraire et de nos decouvertes. Sur ce a bientot prenez soin de vous et pensez a nous Plein de bisous Charly Merou et Emilie Milou
12 mai 2006

Cheelghat de mon coeur!

Salut a tous famille et amis! NAMASTE! comment allez vous? Vite fait qq nouvelles, les acces internet se font rares ces derniers temps. Je reviens donc de 10j a Cheelghat, petit village tribal paume du Madhya Pradesh. C'etait tout simplement trop bon! Fini les monstro contingences des villes ( parceque bon, des bonnes grosses normes sociales liees au systeme de caste et a la superiorite evidente de l'homme sur la femme, sympa!) ou t'es oblige de faire attention a ton apparence (tout ce que j'aime) et a tes moindres faits et gestes! Et bienvenu chez mes amis les bouzeux, les Adivasi! J'ai 'loge' pdt 10 jours chez Rakhu Singh et sa famille et en fait avec une bonne partie du village qui venait me saluer chqaue jour! Les journees etaient paisibles: levee vers 5h30 avec le soleil (tres apreciable, seul moment ou tu peux etre actif sans suer a mort!), Tchai, bain dans la riviere (seule source d'eau donc c'est la qu'on se lave, qu'on fait la lessive et la vaisselle, que les bufles se rafraichissent en squattant dans l'eau.. et c;est la meme eau qu'on boit! Levons un instant nos verres a mon ventre qui gere sans souci, absolutely no problemo!!). Puis c'est l'heure des interview des paysans du coins. La ya des gens qui marchent jusqu'a 6 km pour venir causer avec toi et t'expliquer leur vision de l'agriculture et leur vie! J'ai vu defiler un certain nombre d'hommes et de femmes ainsi (pres de 50) et ai aujourd'hui une bonne idee de la situation! En gros, ils ont acquis ces terres par la lutte (grosse pression sur le gouvernement, enprisonnement des hommes pour desobeissance civile\, sit-in des femmes...) et aujourd'hui continuent de se battre pour gagner leur croute, victimes de leur propre ignorance en matiere de pratiques durables (avant ils etaient sans terre et bossaient pour des gros prorpietaires terriens en saisonnier ou dans des mines!) et de l';exploitation financiere des middlemen (messieurs qui font des credits haut taux en saison des pluies (saison des travaux agricoles sans rentree de sioux mais faut manger quand meme! et quand on est 10 a la maison et qu'un enfant est malade, on le soigne comment?) et qui se remboursent avec le rachat des cereales recoltees a des taux derisoires!.) Etant les seules sources de credit du coin, petit a patit les paysans se retrouvent ruiner sans pouvoir rien y faire. Et c'est la que j'ai plein d'idees pour augmenter les rendements en faisant du bio, pour court-circuiter les middlemen avec une cooperative paysanne (et un ptit coup de pouce d'Ekta pour les fonds de roulement du depart (bah ouais, c'est pas que de l'utopie tout ca, faut avancer des chiffres et que ca marche!)et pour augmenter le niveau de vie par le developpement de micro entreprises rurales telles que la fabrication de tuiles (qu'ils font deja eux-eme pour leur maison!). Voilou, apres tout ca on mange, on fait la sieste parceque la il fait au moins 45 degres tous les jours et que ca fait chaud (on sue sans bouger! c'est formidable n'est-il pas?). On se refait qq interview a partir de 4h30, petite ballade dans la campagne pour cueillir des fruits sauvages et chopper un poulet qu'on preparera a la nuit tombee! On dormira tous ensemble sur des lits en bois et cordes, dehors sous les etoiles!! Ya un soir ou une dizaine de femmes ont debarque, voiles de saris flottant dans la lumiere de la lune, spectres etranges. Elles ont forme un groupe local de musique folk et sont venus chanter en mon honneur! Petites percus, symballes et autres instruments, des voies suraigues qui se repondent en echo jusqu'au petit jour, une nuit inoubliable! Voila 10j de retour aux sources dont j'avait grand besoin (j'avoue avoir vraiment de grosses difficultes a gerer avec le maternage (extremiste a mon gout) de mes compagnons d'Ekta et de longs moments de solitudes sans communication possible avec qui qu ce soit!). Et pis en ville, les gens ils sont pas tres faciles a approcher et je trouve assez fermes. Du fait de l'histoire et de la lutte pour l'independance, ya un enorme culte de la nation (Mother India!) qui fait que pas mal de monde (intellectuels des villes surtout!) se fout totalement de ce qui se passe dehors et sur tout trouve que rien ne vaut les valeurs et le mode de vie a l'indienne. C'est la que tu manges tout un tas de critiques (pas toujours justifiees franchement) mais tu gardes le sourire, t'essaie de contre argumenter mais trop tard! on change de sujet! Monstro source de frustrations pour moi mais bon, c'est la ville apres tout! Juste pour repartir a CHeelghat 5 minutes, petit hommage a notre vraie mere la Terre (Maman, je t'aime!!)! Ici, la riviere et la terre sont venerees et des cultes leurs sont rendus! Elles sont a la base de toute vie et on les utilise pour tout: brossage de dents a la terre, maisons en terre (melangee avec du caca de vache ca tient mieux), savon a la terre, lessive a la terre... Le jour du depart, les villageois se sont rassembles pour me souhaiter un aurevoir, ils m'ont offert des colliers de fleurs, de ;'argent (pas facile a ccepter mais c'est comme ca que ca se passe) et chacun leur tour ont appose sur mon front une touche de poudre rouge pour me proteger pendant mon voyage. Emotion forte, richesse du partage et de la joie d'etre ensemble, amour de l'autre absolu! Je sais pas quand je pourrai redonner signe de vie alors en attendant, je vous embrasse tous tres fort! Prenez bien soin de votre sante Vous me manquez Emilie Milou
19 avril 2006

Avec ta moustache, t'as la classe!

Bonjour, bonjour!! Aap Kace hai? (comment ca va? en Hindi, la langue la plus dure du monde a apprendre!) Alors, parlons un peu de l’Inde! J’ai atteri a New Delhi il y a tout juste 10 jours et je vous avoue ne pas etre encore totalement a l’aise! Apres 6 jours a Delhi, 1 nuit et un jour a Morena, une soiree a Gwalior et enfin 5 jours a Bhopal, je pars ce soir pour Katni, la mini Mumbai (Bombay) comme on l’appelle ici situee a l’est du Madhya Pradesh. Qu’est je donc fait durant ces 10 jours? Un peu de tourisme, pas mal de bibliographie et de boulot, une manif, une ceremonie et une bonne infection des intestins! Alors c’est parti! La bouffe indienne est vraiment delicieuse! Des centaines de gouts et de senteurs! Vous imaginez que chaque region a ses specialties et ses rituels alimentaires. Cependant, un fait commun demeure: les plats sont les plus epices des plus epices que vous n’ayez jamais mange!! Non, mais ils se moquent de nous les restos indiens en France, c’est de la gnognote! Non, ici, ca te brule bien quand tu maches, ca te brule bien quand tu avale, ca te brule bien les levres aussi et ca te brule bien les intestins! Que du bonheur! Bref, tout est prepare a base de legumes frais, de cereales et de feuilles en tous genres. C’est une alimentation tres equilibree avec en generale: des chapattis (sorte de pain aussi plat qu’une crepe faits maison evidemment!) avec 1 voire 2 preparations de legumes en sauce (mon prefere le mélange epinard-pomme de terre!! Pas mal non plus les aubergines-navets!), puis du riz souvent servi avec du dal (pardonnez mon orthographe!) (sorte de puree de lentille toute jaune) plus ou moins epice et pour finir ou commencer suivant les endroits, des fruits frais (orange, mangues, bananas…). De quoi bien vous regaler! Au ptit dej, c’est de la bouillie de ble sucree ou une sorte de semoule de ble avec des oignons (un peu tendu a 6h du mat quand meme!). Si ce n’est par le ventre, je perirais par la circulation!! Les indiens conduisent comme des tarres! J’ai jamais vu ca, meme a Ouaga!! Donc ici, on roule a gauche (merci les ptits anglais!) et ya de tout sur la voie: des vaches (en pleine ville), de monstro camions, des voitures, des motos et des velos, des rikshaws de toutes les formes, des pousse-pousses a velo, des caleches a chevaux, des tracteurs... Franchement je sais pas a quoi servent les demarcations au sol! Les gens utilisent leurs klaxons a peu pres a 80% du temps de conduite! mais pas leur clignotant! Le but, c’est de toujours doubler ton predecesseur en empietant le plus possible sur la voie d’en face et sans jamais attendre qu’il n’y ait personne! Bah ouais, sinon c’est pas marrant! C’est sympa, on slalome tout le temps, ca donne du mouvement! Juste un petite anecdote pour la route: on roule a fond de balle dans une sorte de jeep sur l’autoroute qui rallie Morena a Gwalior, evidemment ne pas doubler est impensable! Du coup on slalome a 100 KM/h entre differents vehicules et on evite de justesse un tracteur garé!! en sens inverse!! de circulation dans un virage!! Si si c'est possible, c'est en Inde. Enfin comme vous pouvez le constater, je passé mon temps a me marrer et a halluciner! Un autre truc rigolo, c’est qu’ici 8 hommes dur 10 ont une moustache! C’est le top du top pour seduire! Toutes les stars de telefilms en ont une bien fournie! (speciale dedicasse a mon cher Papounet, dans mon coeur tu restes quand meme le plus beau moustachu du monde!). Un truc un peu moins drole est le comportement de ces messieurs! En effet, grace a l’importation de nos films occidentaux a caractere pornographique, Mesdames, j’ai la joie de vous apprendre que nous sommes considerees, nous les occidentales depravees, comme des objets sexuels et de ce fait attirons de nombreux (tres tres nombreux!) regards lubriques voir des attouchements! Hum, j’adore! Quand on se fait peloter, une bonne petite gueulante et une humiliation du type en prenant a temoin des passants suffit et permet de le faire disparaitre en 2 secondes mais pour les regards, faut s’y faire et perso, j’ai du mal! Voila, j’ai pas envie de finir sur cette note alors je vais vous dire que les gens d’Ekta sont trop sympas et que la famille qui m’a accueilli a Bhopal a fait preuve d’une generosite a la hauteur de celle des africains, et des indiens evidemment. Ah ouais, une derniere aventure pour ce soir, les voyages en train! Alors deja faut attraper son train dans une monstro gare ou la plupart des infos sont en Hindi. Precisons que si vous voulez une information, il faut la demander au moins 3 fois, a 3 personnes differentes parceque les indiens n’avouent jamais qu’ils ne savent pas et preferent vous dire n’importe quoi! C’est enorme! Tu le sens le choc culturel la, tu le sens bien! Donc, on arrive sur le quai, après faut trouver ton wagon dans le train le plus long du monde! Enfin, vous y etes, vous grimpez. A l’interieur, tous les compartiments sont en enfilades, il faut les traverser pour traverser le wagon, ya des ventilos de partout mais il fait chaud quand meme! Heureusement, il n’y a pas de fenetres donc de grandes bouffees d’air frais (quand c’est la nuit sinon accroche toi pour l’air frais!) s’engouffre a l’interieur. La, chacun retrouve sa couchette, heu sa banquette, et c’est parti!! En face le train a du retard, le quai est over bonde (mamounette, tu regretterais les heures de pointe du metro!), c’est l’hallu totale! Puis, tout au long du trajet, ya plein de gens qui passent et qui te vendent tou et n’importe quoi: porte-clefs lumineux, chaines et cadenas (parfois ca sert pour les bagages), the, café, des trucs frits, des repas complet, des chaussettes… Moi j’aime bien les voyages en train! Sur ces images qui doivent peut etre vous paraitre un peu bizarre, je m’en vais le reprendre ce fameux GT super express direction Katni! Des nouvelles dans quelques jours!! Sinon ya des photos aussi! Plein de bisous a tous Bonnes revisions ma Sass’, du courage pour tout faire mon Charly!! Vous me manquez tous Milou
16 avril 2006

Bye Bye Africa, Hello India!

Salut les gens, comment ca va aujourd’hui? Bon alors comme j’ai pas ete tres discipline ces temps ci, j’ai du retard sur l’histoire. Alors pour faire bref, voici les dernieres nouvelles en date du Burkina! Apres moults tumultueux episodes, nos deux heureux voyageurs ont finit par obtenir tout ce qu’ils etaient venus chercher: pour Emilie, la confirmation que le developpement rural en Pays du Sud etait bien sa voie, pour Charly, sa femme (bah oui un peu quand meme!) et pour les deux, des reponses a leurs questions concernant le projet de ferme-ecole, de nombreuses remises en questions et surtout plein d’avancees et 15 hectares de terre!! A l’heure d’aujourd’hui, c’est le coeur gros que nous avons quitte notre cher Burkina. Prochain objectif: redaction d’un fabuleux dossier de financements histoire d’aller seduire nos amis les bailleurs! Ya plus qu’a s’amuser a trier 6 mois de donnees et a faire de belles phrases d’ingenieurs! Bon courage mon doux Charly, je suis de tout couer avec toi. Puis vont s’enchainer les entretiens et les presentations. Y aura plus qu’a attendre que les sous-sous veuillent bien tomber et on s’y remet! En attendant, me voici en Inde pour quelques mois histoire de faire un nouveau stage! Contexte tres differend et sujet de stage tres different. La je suis en mission pour Ekta Parishad (www.ekta -parishad.org), un mouvement social de mobilisation de masse militant pour les paysans sans terre. Afin de vous eclaircir un peu les idees, je vais vous raconter ma journee du 12 avril, j’accompagnais des members d’Ekta a une manif. Voici le recit. Ambiance: mi serieuse, mi joviale. Beaucoup de femmes, mais aussi des hommes, des jeunes et des vieux, une estrade, un micro, de nombreuses banderoles colorees , des slogans en Hindi, quelques chants accompagnes de musique, des echanges entre activistes, des temoignages. Medha Patkar, une femme d’une quarantaine d’annee militante pour la mise en place effective de reformes agraires, a commence une greve de la faim voila maintenant 2 semaines pour protester contre le deplacement de plusieurs dizaines de milliers de personnes, de paysans, de tribaux, par le gouvernement. Ce dernier a en effet la facheuse tendance a requisitionner des terres pour y realiser des projets de “developpement” tels que des barrages, des parcs naturels, l’implantation de grosses usines de grosses grosses boites (en recherche d’objectivite, je ne puis que constater!) et ce necessairement a proximite des resources naturelles les plus essentielles telles que l’eau. Quoi qu’il en soit, la requisition de terres implique l’expropriation de nombreux dalits ou adivasi (les plus basses castes, les plus pauvres et donc les plus marginalises) vivant d’agriculture et se retrouvant des lors sans terre (sans compter le choc culturel pour eux si l’on s’attache au fait que pour eux, la terre et l’eau sont sacres! Et qu’il faut les traiter avec respect!) Le gouvernement fait generalement la promesse de dedommager les populations soit en leur donnant de nouvelles terres, soit avec de l’argent. Il se trouve malencontreusement que non seulement les terres distribuees sont generalement situee dans des zones incultivables (quand elles ne sont pas deja attribuees!) mais que l’argent verse ne suffit meme pas a l’achat du quart des terres perdues par ces paysans deplaces. Medha refuse de s’alimenter depuis 14 jours, elle exige du gouvernement qu’il prenne ses responsabilites concernant un barrage qui a entraine le deplacement de 245 villages! dont les terres se retrouvent progressivement inondees. Ces milliers de personnes qui n’ont toujours pas ete dedommages a la hauteur du prejudice subit ( quand il l’ont ete) vivent dans des conditions d’une extreme precarite. En Inde, le gouvernement engage sa credibilite et sa responsabilite lorsqu’un personnage publique comme Medha entame une greve de la faim mediatisee (bah voui!) ou des actions mettant leur vie en danger. Ainsi Medha a-t-elle ete emmenee a l’hopital par les autorites etant donne son etat de sante, et une delegation comprenant le 1er minister et quelques autres s’est rendu aupres des deplaces et a promis de recevoir les militants; ces derniers ne sont pas tres optimistes. Une politique “pro-pauvres” est revendiquee et attendue par un grand nombre qui cherchent a faire entendre leurs voix, ce qui reste encore difficile car la plupart sont issus des bastes castes, donc marginalises et peu consideres, analphabetes et en zone rurale (allez, amuse toi avec tout ca!). Un point interessant et commun a NBA (mouvement de Medha Patkar), Ekta Parishad et d’autres, est que ce sont des mouvements sociaux et non des associations. Ils ne cherchent pas particulierement de soutiens internationaux (bien que cela puisse leur etre utile pour mobiliser l’opinion, a bon entendeur…) mais veulent soutenir et encourager des mobilisations de masse en faisant connaitre leurs droits aux plus demunis et en leur expliquant pourquoi ils sont deplaces… Il est vrai que ce mouvement est tres ideologique et qu’il pourrait paraitre pour certains risible et utopique mais ses arguments se basent sur une realite trop repandue pour etre ignoree. Aujourd’hui, Ekta et la mobilisation d’un grand nombre ont permis a 150 000 personnes de beneficier de redistribution de terres de maniere juste et equitable. Ca parait beaucoup mais un long chemin reste a parcourir en attendant de trouver un certain equilibre social. Une derniere chose, ces mouvements sont d’inspirations gandhienne, donc non violents! Leurs actions sont des marches, des blocages de voies de circulations (tiens tiens, ca me rappelled quelques chose!?), des sit-in… Ekta compte egalement des centers de formation en agriculture bio et en artisanat et tend a favoriser les micro entrreprises rurales grace a des systemes de micro-credit. Que dire, je suis tres fiere de pouvoir humblement contribuer a leur travail! Emilie Milou qui espere ne pas vous avoir trop ennuye (prochain episode un peu plus marrant sur ce qui m’a epate a Delhi, Bhopal…) excusez pour le message sans aucun accent mais ici ce sont des claviers americains donc c’est un peu tendu.) Prenez bien soin de vous
Publicité
Publicité
1 2 3 > >>
Viens voir ailleurs si j'y suis
  • Les voyages d'Emilie-Milou et de Charly-Mérou au Burkina Faso et ailleurs, ou comment monter un projet de ferme école aquacole! Decouvertes et rencontres par milliers. Et en bonus, les recits du stage de Milou au Sénégal!
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Publicité